Combattre les inégalités économiques localement et globalement
Texte de Claude Grasland Militant Vert de Sucy-en-Brie (94)
Face à une Droite qui préconise l’individualisme et l’égoïsme, quelle doit être la position des écologistes en matière de réduction des inégalités économiques et sociales ?
Face à des partenaires de Gauche qui accusent le écologistes de prôner la décroissance contre les intérêts des travailleurs soumis à la crise économique, comment affirmer nos idées ?
Réponse en images et en cartes, du local au global.
1. REDUIRE LES INEGALITES GLOBALES : La région Ile de France doit atteindre les Objectifs du Millénaire (0.7% de la richesse pour l’aide au développement)
En observant l’évolution de l’Indicateur de Développement Humain de 1975 à 2002, on constate que les écarts se sont un peu atténués de part et d’autre de la Méditerranée, mais ils se sont considérablement renforcés avec les pays situés au sud du Sahara (Carte 1). Les migrants pauvres continueront d’affluer vers l’Europe et à mourir aux portes de celle-ci tant que les inégalités mondiales ne seront pas sensiblement réduites (Carte 2). La Région Ile de France doit montrer l’exemple et se fixer pour objectif de consacrer 0.7% de son budget à l’aide aux pays en développement.
Carte 1 : Evolution de l’indicateur de développement humain (1975-2002) cliquez sur la carte pour l’agrandir
(Source : Didelon, Grasland & Richard, 2008, Atlas de l’Europe dans le Monde, Documentation française)
Carte 2 : Evolution du nombre de décès de migrants en Méditerranée (1993-2006) cliquez sur la carte pour l’agrandir
(Source : Didelon, Grasland & Richard, 2008, Atlas de l’Europe dans le Monde, Documentation française)
2. REDUIRE LES INEGALITES LOCALES : La région Ile de France doit développer des mécanismes de péréquation juste entre départements et communes, tout en respectant leur autonomie.
En observant la carte des revenus par habitant, on constate l’existence de très fortes inégalités à la fois entre les départements et entre les communes d’Ile de France. Il faut donc mettre en jeu des mécanismes variés de solidarité, en agissant sur plusieurs échelles d’intervention. La réforme de la taxe professionnelle proposée par le gouvernement UMP ne va pas dans ce sens puisqu’elle contribue à la fois à accroître les différences de ressource des communes et à réduire leur autonomie budgétaire.
Carte 3.1 : Identifications des communes d’Ile de France à faible revenus en 1999 (Paris et petite couronne)
Carte 3.2 : Identifications des communes d’Ile de France à faible revenus en 1999 (Région Île de France)
Légende explicative : On a repéré sur les cartes les communes dont le revenu par unité de consommation est inférieur de 20% à celui de la région (Global deviation) ou à celui de leur département (Medium deviation) ou à celui des communes voisines (local deviation). Carte réalisée par C. Grasland, UMR Géographie-cités.
• Clichy Sous-Bois (93) est un exemple de commune pauvre à toutes les échelles : Ses habitants ont des revenus inférieurs de – 47% par rapport à la moyenne de l’Ile de France, de -23% par rapport au département de Seine Saint Denis et de -38% par rapport aux communes voisines (notamment le Raincy). Il faut donc développer ici une solidarité massive à toutes les échelles
• Neuilly-sur-Seine (92) est un exemple de commune richissime à toutes les échelles. En effet son revenu par habitant est le triple (+211%) de la moyenne régionale, tout en étant supérieur au double de la moyenne du département des Hauts de Seine (+173%) et plus élevé que celui des communes voisines (+84%) pourtant richement dotées (16e arrondissement …). Est-il admissible que le gouvernement envisage de favoriser encore plus cette commune en couvrant sa principale avenue aux frais du contribuable ? Peut-on continuer à admettre qu’elle refuse de construire des logements sociaux ?
• La plupart des communes présentent des situations plus contrastées, pouvant apparaître favorisées à une échelle et défavorisées à une autre. A titre d’exemples, on peut choisir Limeil Brévannes (94) dont le revenu par habitant est inférieur à celui de la région Ile de France, égal à celui de son département du Val de Marne et supérieur à celui des communes voisines en général plus pauvre. Ou bien le 15e arrondissement de Paris qui présente le profil inverse (supérieur à celui de l’Ile de France, égal à celui du département de Paris, inférieur à celui des communes et arrondissements voisins).
Ces exemples montrent que la réduction des inégalités économiques et sociales ne doit pas s’opérer de façon brutale et technocratiques mais par un ensemble de leviers :
• Action régionale : pour réduire les inégalités les plus flagrantes qui opposent le Nord-Est et le Sud-Ouest de la région Ile de France.
• Action départementale : pour réduire les disparités plus spécifiques à l’intérieur de chaque département et agir de façon plus fine.
• Action intercommunale : pour réduire les disparités locales et favoriser le développement de relations entre communes voisines ayant des niveaux de revenus différents.