Monologue d’un vagin économique…
Par Vanessa Jérome
Il y a quelques mois, un long article m’avait été commandé par la Ville, pour exposer et promouvoir mon action, et celle de l’équipe municipale, au titre du développement économique.
J’avais, avec plaisir, vanté l’accueil de plusieurs grandes entreprises, l’accompagnement de 1283 porteurs de projets, la création de 253 entreprises et de 282 emplois liés à ces créations, la création d’une politique publique d’économie sociale et solidaire, l’intégration des clauses sociales d’insertion dans les marchés publics de travaux, la tenue de dizaines de réunions thématiques et de sessions de formations financière et juridique…
Mais au dernier moment, je n’avais pas été jugée assez solidaire d’une membre de l’équipe municipale – qui a depuis été limogée – pour que l’article paraisse. Dont acte. Je l’avais tenu à la disposition de nos administré-e-s, via le site web de mon parti.
Mais c’était sans compter avec la journée de la femme !
Pour cette occasion, on m’a demandé de réaliser en moins de signes qu’en contient une pige pour la presse francilienne, un « portrait chinois » de la ville – une provocation ou un hommage aux pavés du centre ville contre lesquels, avec d’autres, je m’étais battue ? –, sur le thème des secteurs d’activités.
J’ai donc écrit que :
« Si Clamart était un secteur d’activité, elle serait celui des éco-activités solidaires. Heureuse d’accueillir les grandes entreprises et leurs salariés, elle sait également faire toute leur place aux PME/TPE innovantes et solidaires. Fruit du dynamisme des porteurs de projets de son territoire, ces entreprises le nourrissent et concourent à son développement. »
Une fois le journal municipal paru, j’ai pu constater que mon texte avait en effet été publié. Je conclue donc de ce court feuilleton à rebondissements que je ne suis pas publiable au titre des heures infinies que je consacre à l’intérêt général, mais que je le suis au nom du fait que la nature m’a faite avec un vagin plutôt qu’avec un pénis.
Un fait divers pour alimenter la chronique féministe de notre collègue Rachel Adil, un véritable mépris pour mon engagement et mon travail au service de la Ville, ou un énième exemple de sexisme ordinaire ?
A vous de voir…