Appel à Mmes Hidalgo et Pécresse : ne faites pas des JOP 2024 un grand projet inutile et dispendieux…

C’est désormais une certitude : la candidature de Paris pour les Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) 2024 sera choisie ce mercredi 13 septembre, à Lima en raison, notamment, du peu de candidatures déposées. Les JOP font rêver, certes, mais ils font aussi peur aux responsables politiques comme aux habitant-es, parce qu’ils sont source de contraintes fortes et de dépenses colossales qui ne profitent pas toujours à ceux ou celles que l’on a bercé-es d’illusions.

A la suite de la validation de la candidature de Paris pour l’organisation des JOP 2024, c’est une machine inarrêtable qui se mettra en marche. La loi olympique spécifique peut, par exemple, remettre en cause le plan local d’urbanisation (PLU) de collectivités locales, permettre à l’Etat d’imposer certaines constructions, imposer des marques de sport, comme ce fut le cas aux Jeux de Londres, et contraindre les commerces locaux à vendre certains produits, etc. Pour les écologistes, les JOP ne sont pas forcément “gagnants” pour les populations et pour les entreprises locales. Les retombées économiques se font surtout au profit des sponsors, ou autres gros organismes qui ne s’acquittent pas de l’impôt en France, tout comme le CIO qui est basé en Suisse.

Depuis le début de la déclaration de candidature de Paris pour l’organisation des JOP en 2024, les écologistes ont mis en garde les décideurs sur plusieurs points essentiels : maîtrise de la dépense publique, impacts irréversibles sur l’environnement, déficience d’infrastructures sportives de proximité et priorité aux transports du quotidien au services des francilien-nes.

 Mais face au rouleau compresseur de la candidature, la voix des écologistes, qui sont bien seul-es, n’a pas pu porter. Espérons qu’elle porte dans la phase suivante.  

Nous, écologistes, restons opposé-es à ce type d’événement éloigné de notre volonté que le sport pour toutes et tous soit une priorité et non du sport business. Nous demandons, par défaut, que ces jeux soient exceptionnels, et s’organisent dans des conditions différentes, exemplaires, à contre-courant de ce que nous voyons trop dans les JOP : coûts exorbitants et mal estimés, équipements non utilisés a posteriori, mainmise de l’Etat sur les territoires, manque d’implication de la population locale et destructions environnementales….

 Mesdames Hidalgo et Pécresse, les écologistes vous demandent de respecter 3 points essentiels :

  • que les JOP s’insèrent dans le paysage francilien et respectent l’environnement. Au lendemain des Accords de Paris lors de la COP 21, Paris et l’Île-de-France doivent se montrer exemplaires, être une vitrine de la France contre l’urbanisation à outrance, le gaspillage, le saccage de nos paysages et le bilan énergétique et carbone excessif ;
  • que les JOP se fassent pour et avec les habitant-es francilien-nes, qu’ils en profitent et n’en soient pas les simples spectateurs, par exemple dans les petits clubs sportifs ou culturels, qu’ils participent aux décisions qui modifient durablement leur quotidien et ne soient pas victimes, non plus, d’un phénomène de gentrification malheureusement trop souvent observé ;
  • que les JOP ne soient pas un grand projet inutile, où les stades sont construits sur des terres agricoles ou des parcs, où les espaces naturels disparaissent sous la bétonisation.

Mesdames Hidalgo et Pécresse, des JOP écologiques, cela n’existe pas. Mais vous avez le pouvoir de réduire leurs impacts négatifs.

 

Marion JEUNE
Groupe EELVA – Conseil Régional IDF

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