Préservons le bois de Clamart !
Le Tram 10 doit desservir les villes d’Antony, Châtenay-Malabry, Le Plessis-Robinson et Clamart et améliorer les conditions de mobilité dans ces communes.
A l’issue des phases de conception et de « concertation », menées tambour battant, le projet a été soumis à enquête publique en octobre 2015. Le groupe EELV Clamart a lors de cette enquête formulées un certain nombre d’observations, consignées dans le cahier d’enquête publique, portant notamment sur le lieu d’implantation du Site de Maintenance et de Remisage (SMR) aboutissant à la disparition de 5 ha de la forêt de Verrières, le tramway lui-même et son absence de liaison avec la gare du Grand Paris, les caractéristiques du terminus de Clamart, les parkings vélos sécurisés, les correspondances, la traversée du bois de Clamart…
Le 15 janvier 2016, la commission d’enquête a émis un avis favorable assorti de 5 recommandations et de 2 réserves. L’une de ces réserves aboutissant à une demande de modifier le tracé de la piste cyclable sur Clamart et de la faire passer le long de l’avenue de Trébignaud plutôt que par le chemin du vieux cimetière.
Le projet finalement adopté prévoit actuellement le format suivant pour l’avenue Trébignaud :
Il y a quelques semaines nous avons eu connaissance d’une demande déposée par le Département des Hauts-de-Seine le 18 décembre 2018, à la demande de la ville de Clamart, sollicitant l’avis de l’Autorité Environnementale sur une modification visant à insérer une troisième voie routière sur la partie du tracé allant du carrefour Beaujard à la place du Garde :
« La surface totale d’impacts supplémentaires liés aux travaux de la 3ème voie sur les habitats d’espèces protégées est de 5 391 m2 (surfaces défrichées et déboisées supplémentaires par rapport au dossier de dérogation initial). Les surfaces supplémentaires consommées liées à la modification du projet sont d’environ 2 867 m2, ces espaces seront imputés à la Forêt de Meudon. »
Le descriptif du projet admet des nuisances sonores et des rejets atmosphériques liés à la circulation automobile mais affirme (sans le démontrer) que ce passage de 2 à 3 voies limitera les impacts environnementaux. Il conduit à un nouveau déboisement du bois de Clamart, qui rétrécit régulièrement au fil des divers projets mis en place, au profit de l’élargissement d’un axe routier. L’insertion du T10, telle qu’elle est prévue aujourd’hui, comporte déjà un déboisement conséquent du bois de Clamart sur la partie Est de l’avenue Trébignaud et le Sud de la rue de Meudon. De plus, 50 000 m2 de la forêt de Verrières ont également été déboisés pour l’installation du Service de Maintenance et de Remisage du T10, alors qu’il était possible de le localiser dans la zone d’activité Noveos. Ces déboisements successifs infligés aux forêts de Verrières et de Meudon-Clamart n’auraient pu avoir lieu si les élus concernés avaient réellement défendu la forêt de Verrières et si les demandes récurrentes des associations pour faire classer la forêt de Meudon-Clamart en forêt de protection avaient abouti.
Quel est l’intérêt de dépenser plus de 400 millions d’euros pour implanter des transports en commun performants si dans le même temps on développe en parallèle des infrastructures visant à accroître le trafic automobile en zone urbaine dense ? Quid des conséquences sanitaires de la pollution atmosphérique ainsi engendrée ? De l’atteinte à la biodiversité ? De la cohérence avec la future zone à faible émission (ZFE) du Grand Paris dans laquelle se situe Clamart ?
En conséquence nous demandons instamment qu’Île-de-France Mobilités, le Conseil départemental des Hauts-de-Seine et la ville de Clamart retirent cette demande et que l’on revienne au projet initial.