Débat d’orientation budgétaire

Déclaration de Vanessa Jérome pour les Verts de clamart

Débat d’orientation budgétaire

Conseil municipal de Clamart du 17 décembre 2008

 

Monsieur le Maire,

Mes chers collègues,

Citoyennes et citoyens de Clamart

Affirmons-le vite et fermement, les Verts ne sont pas keynésiens ! ni même néo-keynésiens ! Nous ne considérons pas comme une voie d’avenir acceptable la relance économique par la croissance de la consommation de tout et de n’importe quoi, sous l’œil anxieux d’un indicateur tel que PIB, qui considère comme des bienfaits les accidents de la route et les catastrophes naturelles au motif qu’elles font marcher l’économie. Cette théorie économique et ce parti pris politique ont d’ailleurs montré récemment toute leur limite. L’échec au niveau européen de la vielle sociale-démocratie, dont les propositions ne sont ni cohérentes ni crédibles, a laissé un boulevard à la droite la plus libérale, la plus inégalitaire, qui soit. Et elle fait des ravages, en France, en Italie, et ailleurs.

Pour nous, le défi actuel n’est pas de faire marcher l’économie, au prix de l’épuisement des ressources naturelles et de l’accroissement des inégalités sociales. Le défi est de convertir l’économie. Il s’agit de créer un cercle vertueux de changement, adossé à 3 piliers : la volonté politique, la construction d’une offre de biens et de services pertinents, le changement des comportements individuels et collectifs.

 

Rien ne se fera sans la commande publique des collectivités, elle représente près de 15% de ce fameux PIB ! eh bien utilisons là, rendons là vertueuse. Les clauses sociales et environnementales dans ces marchés sont aisémment applicables, quoiqu’on en dise, et de nombreuses villes les ont déjà mises en œuvre. Elles permettent de valoriser les entreprises vertueuses et decontraindre les autres à le devenir à leur tour.

Rien ne changera si nous n’acceptons pas de dépenser autrement nos impôts, de les dédier à des investissements qui permettront de faire, rapidement et sur le long terme de réelles et conséquentes économies, d’énergie notamment. Construisons écologique, isolons le bâti ancien, investissons dans des équipements et des matériaux nobles, produits le plus localement possible. Veillons à utiliser parcimonieusement les ressources naturelles que nous ne produisons pas, et qui sont épuisables. Supprimons les dépenses superflues, et n’augmentons les impôts qu’à condition qu’ils servent à investir intelligemment et qu’ils prennent en compte les problématiques sociales.

Rien ne pourra se faire ni nous n’acceptons pas de repenser individuellement et collectivement notre façon de vivre, de travailler, d’être en relation avec les autres. Et couper l’eau en se lavant les dents ne suffira pas. Ces mesures vertueuses mais cosmétiques ne sont plus à la hauteur des enjeux. Elles ne suffiront pas à lutter contre les effets dévastateurs, à commencer pour les plus pauvres, du changement climatique. La voiture, le chauffage à 22, les plats cuisinés, les équipements higt-tech ou jetables… ils n’ont jamais rendus heureux, ils nous rendent même parfois malades, dans tous les cas, ils hypothèquent notre avenir.

Mes chers collègues, le capitalisme financier et le libéralisme économique ne sont pas les solutions aux crises que nous vivons. Ce n’est pas de keynéisianisme dont notre ville à besoin. C’est de développement soutenable, et d’une décroissance sélective et équitable. Le potentiel que représentent les emplois verts est colossal, signalé par de nombreux experts. 400.000 emplois pourraient être créés en France dans le secteur de l’environnement et des énergies. Le potentiel des emplois de services à la personne est également conséquent, plusieurs centaines de milliers, si l’on veille à ce que ces emplois ne sont pas des temps partiels contraints précaires. D’autres exemples pourraient être cités, ils sont nombreux, et convaincants.

 

Et pour répondre à monsieur Berger, qui est fort mal renseigné sur l’état du dynamisme de Sud de Seine et de Clamart, car si certaines entreprises quittent en effet notre territoire, non pas parce qu’elles s’y sentent mal mais pour obéir à des logiques de groupe qu’elles ne contrôlent pas et auxquelles elles ne peuvent pas s’opposer, de nombreuses entreprises s’installent et sont créées, ou reprises, témoignant d’un dynamisme économique endogène dans lequel notre collectivité tient toute sa place, notamment en accompagnant les créateurs et repreneurs d’entreprises, et en organisant leurs collaborations et leurs échanges.

Les entreprises, les producteurs agricoles et les acteurs sociaux déjà engagés dans cette conversion écologique de l’économie nous le demandent : créons des partenariats d’avenir avec eux, pour le bien vivre des populations d’ici et d’ailleurs.

Notre ville de Clamart est engagée au même titre que toutes les autres dans les crises financières, sociales et environnementales qui la dépasse. Elle sera comptable, au même titre que les autres, des conséquences des décisions qu’elle aura prises.

Nous pouvons participer activement à la conversion écologique et solidaire de notre économie, ne ratons pas cette occasion. Ou nous pourrions finir dramatiquement comptabilisés dans un PIB fataliste, qui ventera comme positive pour les places financières, les conditions de notre perte.

Je vous remercie.

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