Avis de tempête

Communiqué de presse 26 janvier 2009

La tempête qui a frappé le sud ouest, samedi 24 janvier, prend place dans une série de « catastrophes naturelles » dont la gravité et la fréquence depuis quelques années doivent nous alerter. Tempête, ouragans, cyclones, inondations, sècheresse, canicules : comment ne pas voir dans cette succession de phénomènes extrêmes, inédite dans nos zones tempérées, une conséquence du changement climatique.

Certes les effets de ces catastrophes pourraient être limités par une attention plus grande au milieu naturel : il faudrait arrêter de construire dans des zones inondables, stopper l’expansion urbaine et l’imperméabilisation des sols. On pourrait mieux gérer les zones humides et laisser aux fleuves leurs zones d’expansion naturelles. On devrait pratiquer une sylviculture plus adaptée avec des arbres plus résistants au vent. Et il serait préférable d’enfouir les réseaux électriques.

Mais ces événements appellent aussi une vision plus globale. Fin 2009, l’ensemble des nations doit se retrouver à Copenhague pour relancer la lutte contre le changement climatique, après le protocole de Kyoto. Pour la première fois, les Etats-Unis et la Chine se disent prêts à s’associer aux efforts de la communauté internationale. Mais cette conférence s’annonce mal.

Le paquet énergie-climat adopté sous la présidence française a marqué un net recul des ambitions européennes. L’enjeu était de ne pas dépasser un réchauffement global de plus de 2 degrés qui produirait déjà des effets beaucoup plus importants que la tempête que nous venons de connaître. Mais les mesures adoptées ne le permettront pas.

Le consensus européen n’a été obtenu qu’au prix d’exemptions du marché des droits à polluer de secteurs aussi importants que les centrales à charbon polonaises, l’industrie automobile allemande, et toutes les activités soumises à une concurrence internationale extracommunautaire.

L’Europe qui devait donc être le fer de lance du futur accord de Copenhague a donc implicitement accepté, au nom de la « relance de l’économie », un réchauffement climatique supérieur à 2 degrés. Les conséquences et le coût économique, selon le rapport de l’économiste Nicolas Stern, seront mille fois supérieurs à celui de la tempête de ce week-end.

Alors certes il faut aujourd’hui venir au secours des populations sinistrées, rétablir l’électricité, les réseaux téléphoniques, sauver la forêt, indemniser les victimes, mais la tempête est venue nous rappeler que nous ne pourrons négliger impunément la lutte contre le changement climatique.

Jean-Louis Roumégas, Djamila Sonzogni,
Porte-parole

 

 

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