Discours d’orientations budgétaires (Sud de Seine)

En ces temps de campagne électorale, le discours de ma collègue Vanessa Jérome, tenu lors du DOB de Sud-de-Seine, ne dépareille pas du programme d’Europe écologie pour l’Île de France. Le développement durable à Clamart comme en région, c’est une vraie solution contre le chômage !

François soulabaille

 


Mme Vanessa JEROME

Conseillère communautaire Sud de Seine

Maire-adjointe de Clamart en charge du Développement économique

Présidente du groupe Les Verts de Sud de Seine

 

 

Discours d’orientations budgétaires

Groupe Les Verts

11 février 2010

 

 

Lors du DOB de l’année dernière, j’avais commencé mes remarques au nom du groupe Verts, en parlant de la façon dont nous pensions que ce Gouvernement ne menait pas une politique partisane droite-gauche mais une politique de classe, une politique de riches pour les riches. Je crois que j’avais cité les travaux des sociologues Pinson et Charlot, pour montrer cette volonté d’appauvrir à la fois des individus et des collectivités territoriales. Cette année, je pensais à une interview récente de l’écrivain Annie Ernaux autour de son dernier livre, Les Années. Il s’arrête pile au moment de la campagne présidentielle. Le journaliste l’interroge sur le sentiment qu’elle a eu au moment de l’élection et elle répond qu’elle était devant son poste de télévision et elle a dit : « J’avais l’impression de me retrouver comme lorsque je préparais le concours d’agrégation, que j’essayais de travailler les pièces de tragédies grecques, que cela allait conduire au drame et qu’on ne pouvait pas l’éviter, qu’il fallait aller jusqu’au bout, jusqu’au dénouement du drame. ». Je pensais à cela ce soir en vous écoutant. Alors bien sûr, j’espère qu’avec les citoyens et les citoyennes de ce pays, nous essaierons d’engager le dernier acte au drame, le mois prochain, d’engager un acte qui pourra annoncer la fin ou le début de la fin de la tragédie.

 

Quelque chose m’épate dans les discours de nos collègues de l’opposition, c’est que vous avez l’impression qu’il ne se passe rien, que personne ne fait rien. Alors je vais vous dire, nous faisons tous la même chose, à Sud de Seine, avec les acteurs du territoire : nous résistons ! Et je trouve que nous résistons bien parce que le contexte n’a jamais aussi incertain. Je salue d’ailleurs vraiment le travail des services, parce que réussir à faire des scénarios prospectifs dans ces conditions, c’est quand même un sacré travail, surtout quand on travaille dans une telle incertitude.

Les acteurs du territoire, quant à eux, résistent aussi, et ensemble nous continuons à assumer nos responsabilités, en tentant d’offrir de meilleurs services aux citoyennes et citoyens de notre communauté d’agglomération. Et comme nous sommes très prétentieux, nous ne nous arrêtons pas là. Nous lançons aussi de nouvelles actions ! Nous assumons de nouvelles compétences, nous offrons de nouveaux services.

Alors bien sûr, il y a la crise, je n’y reviens pas, mais quant au développement économique, là, je suis ébahie de ce que j’entends ! Je vous invite collègues de l’opposition à venir dans les diverses réunions, séances d’information, petits déjeuners qu’organise l’intercommunalité ; vous verriez à quel point les acteurs économiques de ce territoire résistent aussi. Et que ce qui a changé, c’est qu’ils ont compris qu’on pouvait résister ensemble ! Je ne sais pas si cela ne se voit pas assez bien dans le volet économique du PTDD ou dans le budget prévisionnel, qu’importe ! parce que l’essentiel est que les acteurs économiques ont compris que Sud de Seine est un partenaire, une collectivité sur laquelle on peut compter et avec qui on peut construire.

 

Comme je suis un peu paranoïaque et que je prends un peu les interventions de M. Berger pour moi, je vais détailler un peu. Votre question était très concrète : comment fait-on pour attirer de nouvelles entreprises ? Pour attirer de nouvelles entreprises, on peut communiquer sur tout l’intérêt de notre territoire, ses spécificités, comment on y vit bien, finalement, malgré tout, mais cela c’est de la com.

La vraie réponse, celle qui me semble la plus opérationnelle, sur laquelle nous travaillons, avec mes collègues élus, les services et les acteurs de terrain, c’est qu’on n’essaie pas d’en attirer, on essaie d’en créer ! on essaie de faire du développement endogène sur ce territoire, de ne pas dépendre de grands groupes qui viendraient s’installer, et qui n’étant pas maitres de leur politique de développement, quitteraient le territoire sans participer à son développement. On ne compte pas que sur celles-ci même si l’on sait qu’elles créent de l’emploi, pas toujours local d’ailleurs.

Et pendant que les grosses entreprises licencient (je vous donne des chiffres puisque M. Berger est toujours preneur de chiffres) plus de 40 entreprises ont été créées grâce au dispositif d’accompagnement de Sud de Seine en 2009, 120 depuis que le dispositif est mis en place. Elles ont créé des emplois pérennes et elles ont presque toutes passé le cap de la 3e année ! C’est tout de même autre chose que l’auto-entrepreneuriat parce que là, seule la moitié des entrepreneurs ont pu facturer quelque chose cette année, et c’est pour environ 4 000 € à l’année, expliquez-moi comment on vit avec ça !. Celles de Sud de Seine vivent et cherchent de nouveaux clients, elles essaient de fabriquer du développement endogène sur le territoire et ça fonctionne ; le dispositif PLATO, c’est aussi une façon de développer les compétences et les échanges, les partenariats ; le suivi des entrepreneurs après la phase création, pour les aider lorsqu’ils rencontre des difficultés spécifiques ; et puis, le PACTE, la convention avec la Région, qui permet de travailler de façon efficace dans plusieurs secteurs, celui de l’économie sociale et solidaire, celui de l’insertion des clauses sociales et environnementales dans les marchés publics, celui de l’insertion, des parcours territoriaux d’insertion, de formation, d’emploi et de création d’activités d’entreprise.

Je ne vais pas m’appesantir, je voudrais juste que vous cessiez de dire, sans le vérifier, qu’il ne se passe rien sur le terrain. Je vous invite, il y a un calendrier connu, il est sur le site, à venir rencontrer les gens qui sont dans la salle, ils vous expliqueront ce qu’ils pensent de Sud de Seine et de nos actions de développement économique et, versus, ce qu’ils pensent du désengagement de l’État, du Conseil général qui ne suit sur quasiment rien, y compris sur les secteurs qui le concernent, qui ne finance pas, qui ne co-signe pas, je suis désolée M.Berger ! Sur le développement économique, nous n’avons pas de leçon à prendre : nous faisons plus, et du nouveau, pendant que les collectivités que vous gérez ne donnent plus rien, nous sauvons ce que vous massacrez.

Et nous ne faisons pas que cela, nous engageons de nouvelles actions comme le CLIC, le Plan de déplacement urbain, le transfert de l’éclairage, des choses qui nous permettent finalement de tenir notre ligne, de porter un développement socialement et économiquement responsable, de développer des services à la population.

 

Alors sur ce budget, le jugement du groupe Verts est globalement positif. Je ne reviendrai pas sur Auto Lib’, vous connaissez notre position, nous aurions fait différemment. Mais il existe une vraie confiance de notre groupe pour essayer de faire, malgré tout. Je ne sais pas combien de temps cela va pouvoir tenir ; notre situation sera sans doute très compliquée l’année prochaine. Il faut nous souhaiter du courage, de la chance.

En tout cas, cela suffit de dire qu’il ne se passe rien, qu’on ne fait rien ! Vous pouvez, comme votre collègue tout à l’heure sur le PTDD, dire que l’on pourrait faire mieux. Mais pas qu’on ne fait rien. Et le plus drôle finalement, c’est qu’avec cette politique gouvernementale, vous avez réussi à faire du lien social ! Oui, parce qu’on va se mettre à résister tous ensemble ! Et nous serons peut-être nombreux à tenir cette année la ligne à laquelle engage le vers de Walt Whitman : « Résister toujours, obéir peu ».

 

Je vous remercie.

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