Le projet Gare : incohérence et absence de concertation
Le projet Gare : incohérence et absence de concertation
Quelques réflexions dans le prolongement de la présentation publique du projet le 6 janvier dernier.
Le projet présenté devant une salle comble n’est en vérité pas « Le projet gare » mais un sous-projet, sur l’actuelle place de la gare, porté par un maire pressé qui ne souhaite visiblement pas attendre la fin des travaux du grand Paris du fait d’un calendrier incompatible avec son mandat municipal 2014 – 2020.
En résumé, c’est le remplacement de l’actuelle place de la gare par un immense parking surplombé de deux bâtiments de logements qui viennent très largement fermer l’accès au triangle du fond de la parcelle SNCF.
Un projet incohérent, je l’ai dit, si l’on estime judicieux de traiter l’ensemble des parcelles de la gare comme un projet complet ouvert sur la ville et valorisant cet important nœud de transports en commun.
Concernant la concertation, le maire a bien précisé que les élections municipales de mars dernier faisaient office de sondage et de plébiscite à son action, y compris ici. Pourtant, je ne suis pas sûr que tous les électeurs ayant voté pour M. Berger soient parfaitement en phase avec ce projet. Un projet où la gare de Clamart ne sera plus visible depuis l’actuelle place de la gare ! Un projet préparé, nous a dit le maire, avec l’aide d’un ami architecte en amont de la campagne électorale, sans ateliers d’urbanisme, sans concours d’architectes, sans possibilité pour la population de donner son avis et de faire évoluer les choses même à la marge.
Les représentants de la SNCF et de la société du Grand Paris servaient quasiment de potiches hier puisqu’aucune information concernant les abords de la nouvelle gare SNCF n’a été fournie. Il est particulièrement surprenant, de la part de ces acteurs censés promouvoir l’attractivité des gares de la ligne 15, de les voir venir soutenir un projet où la gare, élément urbain majeur sur ce lieu, disparaît de la vue des Clamartois-es et se retrouve privée d’un accès large et ouvert en direction de la ville via l’avenue Jean Jaurès.
Autre point sur lequel je me suis permis d’intervenir : l’offre de stationnement. Fidèle à ses orientations pro-voiture, le maire de Clamart entend réduire les difficultés de stationnement en construisant un parking public de 200 places en complément de toutes les nouvelles places de stationnement liées aux futurs logements. Nul doute que l’attractivité forte de ce parking coûteux entraînera un engorgement des voiries par des automobilistes venant de tous horizons, sans régler le problème chronique de stationnement. Comme évoqué maintes fois, pour des raisons d’écologie, de finances et d’encombrement, dans les villes denses il faut réduire les flux routiers et les stationnements temporaires en cœur de ville au profit des transports en commun et des circulations douces. Le maire ignore ici le sens de l’histoire et le Plan des Déplacements Urbains d’Île-de-France.
En annexe, outre la disparition des magnifiques marronniers abattus fin décembre, ce mauvais projet aura également pour conséquence nuisible la suppression du souterrain piéton reliant la place de la gare à la rue du chemin vert.
Vincent Gazeilles