la candidature de l’exposition universelle ne doit pas mettre en péril les transports franciliens du quotidien

Le Conseil d’Administration du STIF a proposé, ce jour, une délibération qui vise à proposer une offre de transports exceptionnelle sur le plateau de Saclay, en vue de la candidature de la France à l’Exposition Universelle 2025. Au menu : renforcement des lignes existantes, navettes supplémentaires, mais aussi achat de rames et même transport par câble sur 800 mètres.

Si les écologistes considèrent qu’il faut favoriser les transports en commun lors de grands événements, ils ont été les seuls à s’opposer à cette délibération qui vise avant tout à épauler une candidature mal choisie. Pour Pierre Serne, “il faut inverser les approches. Je ne comprends pas qu’on sélectionne un lieu sans en vérifier les modalités de transports a priori et qu’on essaie ensuite de combler ce manque par rapiéçage. La candidature du Canal de l’Ourcq était bien mieux desservie et aurait dû être privilégiée. La desserte en transports en commun d’un site doit aujourd’hui être un critère de sélection impératif. Le fiasco récent du grand stade de rugby en Essonne n’aurait-il donc pas suffi ? ”

Par ailleurs, la proposition de la présidente du STIF n’est programmée ni dans le temps, ni financièrement (que ce soit en investissement ou en besoin de recettes pour l’exploitation future) et risque d’avoir de lourdes conséquences sur le reste de la programmation du Grand Paris Express et des travaux attendus sur le réseau existant.

Il est prévu dans cette délibération de renforcer la ligne 18 programmée pour 2024 (alors que le moindre retard dans les travaux sur cette ligne entraînerait une ouverture postérieure à l’Exposition universelle) en anticipant de 5 années l’achat de rames qui seraient ensuite remisées pendant 5 ans. Sans parler du transport par câbles, éventuellement pertinent mais en substitution d’un mode lourd.  Projet d’ailleurs à ce jour non programmé financièrement : les coûts engendrés, qui peuvent se compter à plusieurs dizaines de millions d’euros, ne sont inscrits dans aucun document programmatique ni aucune convention de financement. Pour Pierre Serne, « il est important de privilégier les transports du quotidien et un événement de 6 mois ne doit en aucun cas avoir des conséquences néfastes sur les projets pérennes attendus par les habitant-e-s ».

Les écologistes rappellent en outre leur opposition à l’urbanisation du Plateau de Saclay qui concerne ici 110 ha de sols voués à l’artificialisation et l’imperméabilisation. “C’est contre l’esprit du SDRIF et les discours, y compris gouvernementaux, en matière de protection de ces terres et de développement durable de la métropole parisienne”. Car on sait que ces projets d’urbanisation temporaire risquent d’être ensuite utilisés pour justifier l’urbanisation définitive.

Marion JEUNE
Groupe EELVA – Conseil Régional IDF

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