Transition écologique : en marche vers le renoncement
Les écologistes apprennent avec stupéfaction et colère le recul sur l’extension du chèque énergie, une aide pourtant nécessaire à la transition des ménages en attendant la mise en oeuvre d’un grand plan de rénovation thermique.
Ce renoncement intervient cyniquement le jour où quatre associations lancent une action en justice contre l’Etat français pour son inaction contre le dérèglement climatique et quelques jours après une COP24 désertée par le gouvernement. Ce nouveau recul démontre encore une fois à quel point le gouvernement est déconnecté de la profonde aspiration à la justice sociale et écologique qui s’exprime à travers le pays.
Loin du “make our planet great again”, la réalité de l’action gouvernementale trahit chaque jour un peu plus son désintérêt des questions environnementales et des inégalités écologiques subies par la population. Tout au mieux utilisée comme une variable d’ajustement du budget de l’État quand il s’agit de taxer le carburant des ménages, la crise climatique n’est pas au cœur des préoccupations d’un gouvernement qui a choisi la finance pour seul gouvernail.
L’extension des chèques énergie à 2 millions de nouveaux bénéficiaires devait aider les ménages à œuvrer à leur niveau à la transition. En reculant sur ces annonces, le gouvernement confirme le bien fondé de la plainte lancée contre lui pour inaction climatique par Notre affaire à tous, Greenpeace, Oxfam et la Fondation pour la nature et l’homme qui fondent leur plainte sur un constat juste : “Alors que nous connaissons depuis les années 1960 les causes du dérèglement climatique, les gouvernements français successifs ont toujours reporté à plus tard les décisions courageuses qui permettent d’éviter la catastrophe. Alors que les investissements nécessaires pour y remédier devraient être financés majoritairement par les plus aisés, les classes moyennes et les plus démunis y contribuent aujourd’hui de manière indifférenciée. La lutte contre les changements climatiques ne doit pas se faire au détriment des plus fragiles.”
EELV dénonce ces reculs du “vieux monde” et exhorte le gouvernement à prendre enfin ses responsabilités.
Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole