Observations du groupe EELV Clamart pour l’enquête publique « ZFE »

Cette consultation porte sur un projet d’arrêté  ZFE visant à restreindre  la circulation des véhicules « non classés », « Crit’Air 5 » et « Crit’Air 4 » à l’intérieur du  périmètre de l’autoroute A86 et, pour ce qui nous concerne directement, à sa déclinaison pour la commune de Clamart.

L’objectif principal de cette Zone à Faible Emissions est de diminuer la pollution subie par les habitants en accélérant le renouvellement du parc automobile, c’est à dire en remplaçant les véhicules les plus polluants par des véhicules plus récents. En Île-de-France le trafic routier représente plus de la moitié des rejets d’oxydes d’azote, plus d’un quart des rejets de gaz à effet de serre et environ un quart des émissions de particules. Récemment les conséquences sanitaires de cette pollution ont à nouveau été revues à la hausse. On estime désormais que la pollution atmosphérique tue environ 100 000 personnes par an en France dont 18 000 en Île-de-France (~75 à Clamart !).

Aujourd’hui, en raison de l’opposition du maire de Clamart, notre commune figure parmi les dernières à ne pas être entrées dans la ZFE métropolitaine. Il est regrettable que cette attitude dogmatique nous conduise maintenant à adopter très rapidement une disposition devenue obligatoire qui aurait dû être anticipée depuis plusieurs années.

Le dispositif de ZFE dont il est question ici, qui a déjà démontré sa capacité à réduire les niveaux de pollution, présente cependant un certain nombre de limites :

  • Le principe des vignettes Crit’air peut encourager des aberrations comme le fait de remplacer un vieux véhicule, de taille modeste, par un SUV récent. La construction d’une automobile est extrêmement génératrice d’émissions de CO2, de l’ordre de 20 tonnes, accélérer le renouvellement du parc automobile a donc un impact négatif non négligeable sur les émissions de gaz à effet de serre.
  • Un certain nombre de foyers disposant d’un pouvoir d’achat limité seront astreints à un renouvellement de leur véhicule difficilement compatible avec leur budget.
  • Les difficultés à mettre en place des contrôles efficaces pour s’assurer du respect effectif des mesures prises ne sont pas à sous-estimer.

Ce dispositif, aussi imparfait soit-il, est le résultat d’un long travail de consensus entre les différentes communes de la métropole qui s’inscrit dans un mouvement de prise de conscience de l’urgence écologique. Il convient donc de s’en féliciter. Néanmoins, il doit surtout être considéré comme un premier pas dans la bonne direction, être accompagné et prolongé :

  • Les aides financières déjà mises en place au niveau de l’Etat et de la Métropole doivent être élargies et relayées par l’ensemble des collectivités locales concernées (primes, gratuité du Pass Navigo…). Il faut des mesures fortes pour soulager les ménages en difficulté et convaincre nos concitoyens.
  • Les contrôles qui devront absolument être travaillés de manière concertée entre les différentes villes de la métropole et s’appuyer si possible sur les maillages de vidéosurveillance existants qui devraient trouver dans ce nouveau rôle une utilité qui leur fait parfois défaut…
  • Revoir les plans de déplacement pour apaiser la circulation automobile, améliorer le cadre de vie et la sécurité des habitants et aller à terme vers une ZTL, une Zone à Trafic Limité, qui renverrait les principaux flux de circulation vers les grands axes et non plus dans les petites rues.
  • Accompagner la mise en place de la ZFE d’une campagne pour pacifier l’espace public, développer les mobilités douces (vélos, piétons…), les transports en commun et aboutir à un partage harmonieux des voies de circulation. Travailler sur les intermodalités (connexions entre les différents modes de déplacement, développement des stationnements vélos à proximité des stations…).

Pour conclure, si nous sommes favorables à la mise en place de la ZFE pour la commune de Clamart, il convient de rappeler ici que la pollution de l’air ne se limite pas à la seule pollution routière, qui y contribue pour environ 50%. Il faut également agir rapidement pour réduire les autres sources de pollution atmosphérique que sont le chauffage (bois, fioul..), l’industrie et le secteur de la construction.

Le groupe local EELV Clamart

 

Pour déposer votre observation sur le registre électronique de l’enquête publique :

https://zfe-planclimat-metropolegrandparis.jenparle.net/registres/clamart-2021

 

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