Enquête publique sur le projet de Géothermie au Plessis-Robinson

Dans le cadre des enquêtes publiques (avril à mai 2011) relatives au projet d’installation géothermique au Plessis-Robinson, les groupes EELV de Clamart et du Plessis-Robinson ont émis un avis, globalement négatif, qui a été inséré dans le cahier d’enquête destiné à recevoir les observations du public :

 

AVIS CONCERNANT L’ENQUÊTE PUBLIQUE SUR LE PROJET DE GEOTHERMIE AU PLESSIS-ROBINSON

Introduction

Les groupes Europe Écologie Les Verts de Clamart et du Plessis-Robinson tiennent à redire, via cette enquête, que la lutte contre le changement climatique et la sortie du nucléaire sont deux priorités en matière de politique énergétique. A cette fin, celle ci doit s’articuler autour de trois axes :

·La sobriété énergétique et la lutte contre les gaspillages d’énergie. Cette démarche est prioritaire pour éviter de recourir à des moyens de production souvent plus couteux.

·L’usage de matériels à haut rendement énergétique (co-génération, ventilation double flux etc..)

·Le recours aux énergies renouvelables.

La géothermie fait partie des outils potentiellement mobilisables au regard du troisième axe sous deux conditions :

·Que l’exploitation envisagée présente des garanties de non altération des milieux et soit sans conséquences dommageables pour la santé humaine ou les éco systèmes.

·Qu’un travail préalable relatif à la sobriété énergétique ait été mené pour permettre un choix technologique, environnemental et financier raisonné.

Le dossier présenté

Celui-ci ne présente aucune trace de variantes étudiées par le maitre d’ouvrage concernant la réduction des consommations des bâtiments via des travaux d’isolation et de changement des systèmes de ventilation.. Sur la durée, le modèle de rentabilité financière, compte tenu des couts de fonctionnement, n’est pas explicité. De quelle façon les coûts d’exploitation et les recettes sont ils répartis entre la société prestataire et le maître d’ouvrage ? Ce volet financier est pourtant un élément important dans la décision de choisir une installation géothermique, ou autre, pour répondre au besoin en chauffage urbain qui a été exprimé par la commune du Plessis-Robinson.

Le dossier est relativement imprécis quant aux modalités techniques de mise en place puis d’exploitation de l’installation, en sous sol et en surface, et notamment sur ce qui concerne les impacts environnementaux et sanitaires.

Qu’en est il de la responsabilité de l’opérateur et de la société prestataire en cas d’incident ou d’accident ?

Le dossier évoque une exploitation de la nappe phréatique du Néocomien mais précise qu’un repli sur la nappe de l’Albien est envisagé ce qui modifie significativement la définition technique et financière ainsi que la portée de l’opération.

Par ailleurs, l’installation qui sera mise en place comporte un doublet de forage (pompage puis réinjection) ce qui n’a apparemment jamais été réalisé dans ces nappes, en particulier, sur le long terme,

La capacité d’absorption des volumes d’eau à réinjecter dans la nappe du Néocomien ou de l’Albien reste hypothétique (cf. rapport RP-55990-FR de novembre 2007 du BRGM) et l’opération présente donc des incertitudes techniques et financière évidentes.

De plus, les nappes de l’Albien et du Néocomien sont classées en réserves d’eau potable stratégiques qu’il convient, par définition, de n’utiliser qu’en cas de situation particulière. La ré-injection d’eaux issues d’un long circuit et d’un passage en surface n’est pas sans risque. Les informations à ce sujet sont insuffisantes pour garantir, surtout sur le long terme, la préservation de la qualité sanitaire des eaux de ces nappes.

Conclusion

Le rapport est porté par une société privée à but lucratif dont la crédibilité en matière d’intérêt général est limitée.

Il n’est pas démontré que cette opération expérimentale soit économiquement et écologiquement plus intéressante qu’un traitement thermique poussé des bâtiments concernés afin de réduire sensiblement leur consommation d’énergie.

Or, cette opération comporte un risque de pollution de nappes phréatiques stratégiques de secours.

En conséquence :

Nous demandons une étude technique et financière comparative par rapport à une solution de sobriété énergétique, étude menée par une structure indépendante de la société concernée et du maitre d’ouvrage.

Nous demandons une étude technique et sanitaire complémentaire plus poussée concernant le processus envisagé en sous sol et en surface.

Nous demandons préalablement un retour d’expérience sur l’opération très similaire conduite par la même société sur le site du Fort d’Issy les Moulineaux.

En l’état et à ce jour, les groupes Europe Écologie Les Verts de Clamart et du Plessis-Robinson émettent un avis négatif concernant ce projet.

Le Groupe Local Europe Ecologie Les Verts – Clamart

Le Groupe Local Europe Ecologie Les Verts – Plessis-Robinson

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