Jean Didier Berger et la gestion de la dette : Inquiétant

Dans un récent tract, Monsieur Berger entend nous alerter sur la mauvaise santé financière de la commune.

Ainsi, en matière de dette, il additionne la dette de la ville, de la communauté d’agglomération, des opérations confiées à l’établissement public foncier et de l’office HLM de Clamart. C’est beaucoup pour évoquer la seule gestion de la ville. Pourquoi ne pas ajouter celle de la région et du département ? Et celle de l’État doublée par le précédent gouvernement Sarkozy ?

Mais même à tout accumuler, il reste faux de dire que la dette actuelle est mal gérée.

La dette de la ville est de 43M€ et la capacité d’autofinancement annuelle* oscille autour de 8 millions, ce qui n’est donc pas une situation problématique, loin de là.

Concernant l’établissement public foncier départemental, il convient de préciser que les biens acquis sur les fonds de l’EPF seront cédés à des constructeurs ou aménageurs par l’EPF, après consultation de la ville sur le choix de l’acquéreur, et à un prix qui permettra de couvrir le coût d’acquisition du foncier. Bien sûr, le monde peut s’écrouler et le prix du foncier peut être divisé par dix en deux ans, mais c’est très improbable en Île-de-France.

Concernant Sud de Seine, cette structure administrative bénéficie d’une fiscalité autonome qui lui permettre d’être à l’équilibre.

Enfin, pour Clamart habitat, les dettes engagées, ou les garanties d’emprunt de la ville seraient dangereuses si les opérations de constructions de logements sociaux ne correspondaient pas à une demande importante et solvable.

Ici aussi, Monsieur Berger semble être éloigné des réalités de la vie quotidienne ou prêt à nier l’évidence pour collecter quelques votes en angoissant les gens.

Plus grave peut être, personne dans son « équipe de campagne » ne semble capable de lui faire remarquer ces approximations inquiétantes dans des communications publiques.

Nous ne sommes pas les derniers à critiquer certaines décisions et le mode de fonctionnement du Maire en place, y compris concernant deux emprunts potentiellement toxiques de 6,3 millions € dont nous aurions pu nous passer et dont la majorité municipale aurait dû être informée.

Mais force est de constater que de l’autre coté de l’échiquier politique clamartois, la mauvaise foi de l’UMP est particulièrement lamentable. Ce ne sont pourtant pas les sujets de divergence qui manquent pour éviter de créer de faux problèmes.

Enfin, rappelons que la dette est issue de l’emprunt. Et que faute d’avoir des millions d’euros en caisse, une mairie doit emprunter à la banque pour rénover ou construire des écoles, pour isoler des bâtiments passoires qui nous coûtent cher tous les ans. Est ce choquant d’être alors un peu endetté ? Nous ne le pensons pas.

Ce qui l’est, et que Monsieur Berger ne dénonce pourtant pas, c’est que les communes doivent passer par les taux d’intérêt des banques privées puisque l’UMP, ami des banquiers, n’a jamais voulu créer une banque publique proposant des taux d’intérêts réduits aux collectivités publiques.

François Hollande, lui, l’a promis. Nous ne voyons pour l’instant rien venir.

 

* La capacité d’autofinancement est ce qui reste en fin d’exercice fiscal entre les recettes et les dépenses (dont le remboursement de la dette).

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